Monuments disparus

Le château comtal à Tarbes

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Sur la place de la Mairie, un panneau nous indique l'emplacement d'un monument disparu.

« Ici s'élevait le Donjon
des Comtes de Bigorre
XIIe XIVe siècle
Démoli en 1899 »

Le château des Comtes de Bigorre était mal commode si bien que les Comtes l'ont déserté dès le XIIIe siècle. Le lieu est très vite transformé en prison jusqu'à sa démolition en 1899. La demande tardive de sauvegarde de la Tour par la Société académique ne fut pas retenue. Il nous reste quelques rares clichés de l'ensemble avant sa destruction.

Place de la Portète = Place de la Mairie (Jean Jaurès)
Rue des Grands Fossés = Rue Maréchal Foch
Rue du Bourg Vieux = Rue Brauhauban
Place du Maubourguet = Place Verdun

Coupe de l'ensemble

Le Donjon mesurait 16 mètres de haut.

La démolition commence en mars 1899.

Conseil municipal de Tarbes le 19 mai 1899 : « Lecture est donnée d'une lettre de M. Charles du Pouey, président honoraire de la Société Académique, qui tend à la conservation, comme monument historique de la Bigorre, de la tour carrée qui faisait partie de la vieille prison. M. Delmas, considérant que cette demande est tardive parce que, la prison étant désaffectée depuis bientôt dix ans, cette demande aurait pu se produire plus tôt, qu'elle est intempestive parce qu'il y a commencement d'exécution, que le degré historique de cette « masure » n'est établi qu'avec une approximation de ... quelques siècles, et qu'enfin son aménagement et son utilisation quelconque coûterait beaucoup plus cher qu'une construction neuve, propose qu'il ne soit pas sursis à la démolition. Cette proposition est votée. »

C'est le marbrier d'Aureilhan M. Bédaumine qui procède à la démolition. Connaisseur, M. Bédaumine utilisa les vieilles pierres du château pour l'édification de sa villa à la sortie de Tarbes. Ce qui nous valut quelques vers de Charles du Pouey (voir en bas de cette page).

Le 25 avril 1899, un accident survint. Un mur d'une hauteur de 8 à 10 mètres, longeant la rue de la Mairie, s'effondre. Il y eut deux victimes parmi les ouvriers.

Démolition, côté rue Maréchal Foch (Grands Fossés).

Les travaux de démolition sont pratiquement finis. Une nouvelle place, plus grande, prend forme. Une nouvelle Mairie, une nouvelle Poste et la statue de Danton font leur apparition. C'est la fin de ce qu'on appelait la Bastille tarbaise et sa place de la Portète. La fête de saint-Jean eut lieu sur la nouvelle place le 21 juin 1900 avec ses manèges de bois et ses tourniquets.

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La villa Bédaumine à Aureilhan

Le marbrier d'Aureilhan M. Bédaumine a procédé à la démolition du château. Connaisseur, M. Bédaumine réutilisa les vieilles pierres pour la construction de sa villa. Datée de 1900, elle est située 17 avenue Jean-Jaurès, presque en face de la villa Oustau.

Le marbrier d'Aureilhan M. Bédaumine avait bonne réputation. Il reste encore, gravée sur sa villa, cette ancienne médaille.

Sous les fenêtres du première étage, nous pouvons encore lire ces deux poèmes de Charles du Pouey :

Ma pauvre vieille tour comtale de Bigorre

Pour sauver tes grands murs longtemps je combattis

Mais malgré mes efforts, Ah ! J’en gémis encore,

De tes moellons sacrés, on fit un abattis

Quelques-uns sont ici, me dictant l’épitaphe

Que le démolisseur requiert pour ton tombeau.

La voici, lisez-la. Moi j’y mets mon paraphe

Et d’un dernier sanglot j’empreins, Hélas ! Le sceau.


Charles du Pouey

Le vieux château des comtes de Bigorre

N’existe plus les bourgeois l’ont détruit

Ce logis neuf à ses frais se décore

Se revêtant d’un historique enduit

Sur la villa de l’ami Bédaumine

Bien que Delmas les ait dits de l’Adour

Ces cailloux gris seuls débris de la tour

Ma foi, ne font pas trop mauvaise mine.


Charles du Pouey