Monuments disparus

Le Panorama à Lourdes

Ce bâtiment a ouvert ses portes au public en 1883. Il fut détruit en 1956 après avoir été exploité jusqu’à la fin 1955.

Sur cette photographie de 1874, on voit bien l’emplacement utilisé pour le Panorama. C’est le plateau de la Merlasse (point rouge). Juste à côté (point bleu), nous voyons le chantier de l’Hôpital des Douleurs, qui existe encore de nos jours.

Construction de la grande rotonde en bois (photo 1883).

Avant les séances de cinéma pour le grand public, la mode était, dans les villes touristiques, aux « panoramas ». Celui de Lourdes est un des premiers du genre en France. Une toile peinte de 125 mètres de long sur 16 mètres de hauteur décrit une scène de Lourdes au temps des apparitions !

Il s’agissait de la scène du 7 avril 1858, dite « Miracle du cierge » (c’est la 17ème apparition de la Vierge sur les 18 au total) où Bernadette, durant l’extase, place involontairement, et pendant 15 minutes, sa main sur la flamme du cierge sans rien ressentir. C’est une des scènes, devant de nombreux témoins, qui acheva de convaincre les hésitants.

L’architecte de l’hôtel (photo 2011) a gardé les formes arrondies de l’ancienne construction. Le nom a été gardé.

L’intérieur de l’hôtel en 1970. Un tableau, la scène la plus importante du panorama, a été conservé.

Le même endroit en 2011. Un miroir a pris la place du tableau, qui a été transféré devant les ascenseurs (photo de droite).

Le peintre Pierre Carrier-Belleuse (1851-1932) et son équipe ont mis plus de deux ans pour la réaliser.

M. Couderc, descendant des derniers propriétaires du Panorama, a eu l’amabilité de nous envoyer ces clichés du panorama. Nous le remercions vivement !

Panorama gauche

Panorama droite

Panorama scène centrale

Pour être complet, sachez un deuxième panorama fut installé juste à côté du premier, pour le concurrencer. Il s’agissait du Panorama de Jérusalem au temps d’Hérode qui avait connu un succès considérable à Paris (théâtre Marigny). Transféré à Lourdes vers 1900-1905, dans un endroit humide, ce fut un échec.

Voici deux plans pris à quelques années d’intervalle (1878 et 1910). Le plateau haut de 10 mètres fut complètement arasé sans moyens mécaniques. Sur la photographie de droite, vous pouvez également voir l’ancien tramway.

Le Panorama de Lourdes (pris en photo Rue Sainte-Marie) en 1910. On comptait plus d’une centaine de panoramas en France vers 1900. Aujourd’hui, Il ne reste plus que quelques rotondes à Paris (théâtre Marigny, Montmartre). C’est surtout le coût exorbitant demandé pour la restauration de la peinture qui mit fin à l’exploitation touristique. On découpa la peinture en tranches de 25 mètres, on démolit la rotonde et on construisit un hôtel à la place. La peinture fut longtemps stockée dans les combles de l’hôtel, avant de devenir, en 2008, la propriété de la ville de Lourdes.